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Faire le plein de sa voiture avec des canettes en aluminium ?

Non, le rédacteur de cet article n’a pas abusé de substances illicites. Bientôt, il sera possible d’utiliser un carburant alternatif issu du recyclage de métaux non ferreux et d’aluminium. Compte tenu du taux élevé de déchets en aluminium, il semblerait que cette étude ne soit pas vouée à l’échec.

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L’aluminium : une fortune qui emplit les déchèteries

A en croire le document European can market report 2013/2014, on recense environ 9 millions de tonnes d’aluminium dans les déchèteries en Europe. Il semblerait que plus de 50% de ce stock ne soit pas recyclé et utilisé.

Chose importante à souligner : tout ce stock d’aluminium en déchèteries génère de l’hydrogène dans l’atmosphère et que c’est indubitablement du gâchis.

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Si l’on calcule l’énergie équivalente à ce taux d’aluminium inexploité en déchèteries, on arrive à un chiffre ahurissant de 130 Térajoules.

Le recyclage coûte encore cher

Le tri des déchets commence à devenir une préoccupation majeure, notamment dans les pays industrialisés. En effet, cela permet de recycler plus facilement certains éléments comme le plastique, l’aluminium ou autres.

En Suisse par exemple, les chiffres de 2017 ont montré que 90 % des déchets d’aluminium provenant des ménages sont recyclés. Seulement, le processus de recyclage est encore onéreux. En effet, les différentes étapes telles que le transport, le nettoyage, la fonte de l’aluminium font que le procédé soit encore très coûteux.

Bien évidemment, c’est encore sans compter les émissions toxiques dues à ces différentes étapes.

Une canette peut faire avancer votre voiture de 10 mètres

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les innovations autour de l’aluminium ne manquent pas. Au tout début, l’aluminium servait surtout au secteur de la construction. Il y a quelques décennies de cela, ce métal a été utilisé comme emballage pour la première fois. En ce temps-là, c’était un pas de géant en avant pour les industries diverses.

Aujourd’hui, cela va encore plus loin. A travers l’Institut des Hautes Températures, l’Académie des Sciences de Russie et les scientifiques de l’université MISiS ont mis au point une énergie alternative provenant des déchets d’aluminium.

D’après leurs recherches, l’association de l’aluminium métallique avec de l’eau donne lieu à une réaction chimique, générant de l’hydrogène libre. Cet hydrogène va produire de l’électricité en brûlant ou par oxydation.

Ainsi, une canette de 33cl soit 15 grammes d’aluminium a la possibilité de délivrer une énergie de 255 kilojoules. A titre de comparaison, c’est l’énergie qui permettrait à une voiture à essence d’avancer de 10 mètres, avec une consommation moyenne de 10 litres / 100 kilomètres.

Recycler et exploiter l’aluminium autrement

Pour utiliser l’aluminium en tant que source d’énergie, il faut exploiter sa réaction chimique au contact de l’eau, notamment son oxydation. Le problème, c’est que le métal se couvre naturellement d’une couche anti-oxydante (oxydo-hydroxyde). Pour réactiver le processus chimique d’oxydation, il faut donc ôter de cette couche oxydée lors de l’usinage de l’aluminium.

C’est ainsi que le groupe de scientifiques en question a élaboré un nouveau système qui permet de traiter et de broyer l’aluminium afin d’exploiter son oxydation. Pour exploiter les déchets d’aluminium par oxydation, ils ont créé une machine. Cette dernière s’apparente à un générateur à carbure d’acétylène. C’est aussi le cas d’autres métaux non ferreux hydroréactifs.

Des perspectives sans limites

Pour l’heure, l’énergie alternative à base de cannettes d’aluminium n’en est qu’au stade de projet. Cependant, l’engouement autour se fait déjà sentir. Le magazine Powder Technology a d’ailleurs consacré un article en entier afin de donner plus de détails sur les recherches qui sont en cours ainsi que les éventuels débouchés de cette énergie.

On sait par ailleurs que cette énergie ne sera pas utilisée que dans le domaine de l’automobile et du transport, mais aussi dans les systèmes d’énergie stationnaire basse, en tant que source d’énergie portative sur les chantiers ou autres, etc.

Si le projet aboutit, l’humanité pourra enfin arrêter de culpabiliser par rapport à sa consommation excessive d’aluminium (emballage, industries, etc.). Encore faut-il perfectionner le tri sélectif des déchets afin de faciliter le recyclage de ce métal non ferreux.

Le recyclage est inévitable, au vu du stock restant

Dans certains pays industrialisés, l’instauration de ces nouvelles habitudes de tri est sur la bonne voie. Mais pour que le projet d’énergie alternative soit viable, il faut que cette prise de responsabilité soit à l’échelle mondiale. En effet, il faut préciser que beaucoup de pays en voie de développement consomment beaucoup d’aluminium sans en trier les déchets ni les recycler, étant donné le faible prix de l’aluminium.

L’aluminium est le métal le plus répandu sur cette planète. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une ressource non renouvelable. Il reste 25 milliards de tonnes de bauxite sur terre. Nous pensons ne pas épuiser cela d’ici peu. Et pourtant, la production annuelle d’aluminium s’élève à 43,5 millions de tonnes. Sans adoption de ces nouvelles habitudes de recyclage, il n’y aura plus de réserve d’aluminium d’ici 130 années. Concrètement, cela aura lieu dans deux générations.