Vous venez de visiter Philadelphie avec son Hall de l’Indépendance, son Naltional Constitution Center, sa célèbre cloche “Liberty Bell” et son Musée des Arts. Or, vous avez prévu une escale à Columbia à une dizaine d’heures de voiture à l’ouest de la capitale de la Pennsylvanie. Alors ne ratez surtout pas le Musée de l’horlogerie!
Avant de vous décrire ce passage obligé pour tout amateur de montres,pendules, carillons et autres “time keepers”, un bref état des lieux de l’industrie horlogère américaine: peu de Français ou d’Européens se souviennent que les États-Unis ont été il y a à peine un demi-siècle un grand producteur de montres et d’horloges au niveau mondial. Deux marques leader en France dans les années 70 étaient précisément américaines: Timex et Kelton. Demandez à n’importe quel Français de 45 ans ou plus s’il se souvient de ces deux icônes de l’industrie horlogère populaire distribuée chez les buralistes (pour réduire les marges de distribution) et vous verrez comment les souvenirs remontent à la surface!
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Puis le Japon a conquis le monde avec ses montres à quartz beaucoup plus précises pendant que la Suisse s’efforçait de résister tant bien que mal grâce au segment haut de gamme. Ensuite pratiquement tout le bas de gamme est devenu le monopole de la Chine et les fabricants américains ont soit disparu (Kelton, Elgin…), soit délocalisé leur production en Asie, soit ils ont été rachetés par les Suisses (Hamilton) ou les Néerlandais (Timex) qui sous-traitent eux aussi en Chine!
Mais l’histoire ne devait pas s’arrêter là. Depuis quelques années, l’industrie horlogère yankee reprend du poil de la bête en partie grâce au secteur de la mode ou à la passion de quelques hommes-clé. Kelton et Elgin ont ressuscité, d’importants noms de l’habillement ont créé leur collection de montres. C’est ainsi que Fossil, Shinola, Nixon se sont imposés. Pour rester compétitifs, ils importent certes des composants suisses ou japonais et des boîtiers chinois, mais se réservent le design et le montage aux USA. Et ce n’est pas tout: de véritables petits spécialistes horlogers se sont attaqué au haut de gamme en produisant des montres 100% américaines: Brew dans le Michigan, Weiss en Californie et Roland G. Murphy en Pennsylvanie. Or vous y êtes, dans ce berceau des États-Unis, ayant comme commencé votre voyage par Philadelphie. Alors nous vous suggérons de prévoir une halte à Columbia pour admirer le National Watch and Clock Museum.
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En bon amateur de montres et d’horloges ou en tant que simple touriste désireux de voir de près des merveilles du savoir-faire américain du XIXe et XXième siècles vous serez épaté par ce voyage dans le temps.
- Première chose qui vous impressionnera : la tour qui domine la place au sommet de laquelle se trouve une énorme horloge dont on peut admirer de très près le mécanisme: montez donc à son sommet et faites-vous expliquer le fonctionnement de ce chef d’œuvre avant de redescendre vers le musée proprement dit.
- L’entrée de ce dernier imite celle d’un temple grec et à sa droite un pilier soutient quatre grosses horloges faisant face aux quatre points cardinaux. Avant de pénétrer dans le bâtiment sachez qu’il abrite aussi le siège social de l’Association Nationale des Collectionneurs de Montres et Horloges. Vous êtes donc au cœur de l’âme américaine de l’horlogerie !
- La moindre de vos interrogations trouvera une réponse à la Bibliothèque de l’horlogerie dont le slogan est “Franchissez cette porte et vous découvrirez l’aventure du temps”. On vous affirmera fièrement que seule la bibliothèque du Congrès américain la dépasse en nombre de volumes exposés.
- Toute l’histoire de la mesure du temps y est relatée : de l’horloge solaire aux premiers sabliers, puis les premières pendules etc. Jusqu’à l’horloge atomique actuelle.
Un espace particulier est réservé aux mécanismes automatiques et aux systèmes complexes de précision tels que l’échappement, un dispositif qui réduit la sensibilité des montres traditionnelles à la gravité, aux changements de position (une montre mécanique avance ou retarde plus ou moins selon la position dans laquelle elle a passé le plus de temps)
- Étape suivante : la collection de carillons, en grande partie élaborés en Pennsylvanie durant le siècle dernier et une exposition de montres individuelles de tous types: celles à gousset, ancêtres des montres que vous portez au poignet, certains exemplaires fabriqués par l’artisan local Roland G. Murphy qui fait la fierté de la Pennsylvanie depuis 1992.
De nombreuses reproductions d’horloges de gare n’attendent que votre visite pour être admirées et la “monumentale” Engel Clock, clou du spectacle.
- Enfin des expositions temporaires ont lieu régulièrement : deux thèmes sont développés simultanément : l’un autour de l’activité horlogère en général et l’autre plutôt axé sur le collectionnisme : n’oubliez pas que le musée est aussi le siège de la National Watch Collectors Association !
Alors que Columbia n’est pas une destination très fréquentée par les touristes, les hôtels sont relativement chers (au peu près 100€ par nuit en ce moment) mais vous pouvez rechercher l’offre moins chère sue les sites web comme booking.com (par exemple).
Comme d’habitude, avant de partir, il faut obtenir un ESTA (voir ce guide ESTA). Il s’agit d’un document électronique obligatoire pour tous les voyageurs français et vous pouvez l’obtenir sur le site officiel du gouvernement américain ici : https://esta.cbp.dhs.gov/
Aussi, n’oubliez pas d’acheter un bon plan d’assurance de santé avant de partir car les coûts médicaux son très cher aux États-Unis !